“L’apprentissage d’une nouvelle compétence est curieusement similaire (à l’amour). Votre cerveau est dans un état d’hyper-conscience. Il baigne dans la nouveauté. Lorsque vous vous plongez dans l’apprentissage d’un art ou d’une compétence, le monde qui vous entoure vous apparait nouveau et débordant d‘horizons infinis.” Extrait de l’ouvrage Beginners de Tom Vanderbilt.

On colle bien souvent une mauvaise étiquette à la formation et à l’apprentissage. Dans un monde professionnel en constante évolution, c’est pourtant un passage nécessaire tout au long de nos années de travail. Il est parfois difficile d’accepter que l’on doit continuer de se former, et cela pour plusieurs raisons. On a l’image de l’école, avec un apprentissage très scolaire (et obligatoire), synonyme d’angoisses pour certains. On veut aussi se vendre en tant qu’expert, et on dissocie souvent la formation de cette vision idéalisée que l’on s’impose et que l’on veut montrer à ses clients. Enfin, on peut avoir peur de se lancer, se sentir confronté à un mur infranchissable… avant même d’avoir commencé !

C’est pour toutes ces raisons que nous vous proposons 3 manières ludiques d’apprendre. Nous avons également dédié un Café Freelance à cette thématique. On veut dépoussiérer de vieilles idées sur la formation. On a demandé leurs meilleures astuces à de véritables experts du sujet : Laëtitia Vitaud, Catherine Barba, Agnès Alazard, Afifia Belabdoun et Samuel Durand.

Alors profitez de ce TOP 3 des astuces.pour vous former sans vous ennuyer.

Préambule

Pourquoi débuter est un vrai plaisir, ou l’esprit Shoshin expliqué par Laëtitia Vitaud

Le Shoshin, ou l’esprit du débutant, est une philosophie de pensée appliquée dans les arts martiaux japonais. Elle permet de développer l’esprit du débutant. Les grands maîtres japonais, peut importe la discipline, mettent de nombreuses années à se dire experts de leur domaine. Ils considèrent qu’il faut des dizaines d’années pour perfectionner un art. À tel point qu’ils se disent débutant pendant presque l’intégralité de leur pratique.

Cette humilité permet de garder la passion et l’amour de son travail. Elle transforme la vision sur le perfectionnement d’un art. Ce dernier devient un moteur de travail plutôt qu’un accomplissement à atteindre rapidement. Cela permet également de transmettre plus facilement son savoir (et de le faire bien). On se rend compte que lorsque l’on doit prodiguer son savoir, on ne le connait pas réellement sous tous les angles et on doit réapprendre ce qui nous semblait acquis, ce qui est très formateur.

Beaucoup de freelances appliquent sans le savoir l’esprit Shoshin. Les indépendants travaillent dans un monde professionnel changeant, ils sont le symbole même de l’adaptation. Les connaissances sont obsolètes, une technologie ou un savoir en raplaçant une/un autre. Il faut alors apprendre et réapprendre pour s’adapter. C’est là que la formation va rentrer en compte.

Laëtitia Vitaud

Experte et conférencière Future of Work

1. Apprendre grâce au collectif

Connaissez-vous le concept de social learning ?

Il s’agit de l’apprentissage social. On va apprendre et se former en s’inspirant du travail des autres. On apprend par le mimétisme et l’observation des personnes qui nous entourent, afin de se réapproprier les savoirs.

Pour cela, les réseaux sociaux, les livres d’experts ou les formations sont une bonne porte d’entrée pour acquérir de la connaissance. Ils permettent de trouver des ressources qui vont vous aider à vous construire.

 Attention toutefois, l’apprentissage social ne s’arrête pas à l’observation.

Content et Social Manager chez Canva France depuis 5 ans, Afifia a développé un oeil connaisseur sur la façon dont le design, l’image transforment et facilitent les pratiques d’éducation et de communication.

Afifia Belabdoun | Content Manager @Canva

Une nouvelle façon d’apprendre avec L’école Maria Schools. Crédit photo ©WelcometotheJungle

 

Férue d’innovation et d’entrepreneuriat, Agnès a crée Maria Schools avec l’ambition de bâtir le futur de l’éducation ! Ancienne directrice d’Aufeminin, elle profite de sa grande expérience pour accompagner les #indépendants dans la gestion de leurs formations.

Agnès Alazard | Cofondatrice Maria Schools

Il ne faut pas se contenter de rester observateur. Une des meilleures manières d’apprendre, surtout en freelance, est de s’entourer pour trouver de l’inspiration dans le collectif. Pour cela, vous pouvez rejoindre des espaces de coworking, intégrer une classe pour vous former, suivre des bootcamps, etc. Toutes les manières d’échanger, de rencontrer, de se questionner sont un excellent moyen d’apprendre.

Pourquoi ?

1. On va passer tour à tour d’apprenant à enseignant. Dans un collectif, chacun arrive avec son histoire, on dit ce que l’on veut faire et tout le monde progresse simultanément. Le retour des autres permet de se questionner soi-même. En questionnant notre savoir, on ouvre de nouvelles perspectives avec les idées des personnes qui nous entourent. On fait aussi progresser l’écosystème de notre métier (pensez aux chercheurs qui font progresser la science grâce à leurs recherches…).

2. Il y a l’esprit de promotion. On démarre ensemble à apprendre un sujet, on progresse collectivement et une solidarité se met en place.

3. Apprendre dans le collectif est plus épanouissant. On se sent porté par les autres. On trouve les réponses à ses questions plus facilement. De manière générale, c’est aussi plus agréable d’apprendre à plusieurs.

Le mentoring

Pour progresser et prendre confiance dans vos capacités, le mentoring est une excellente idée. Faites-vous accompagner par des ainés qui pourront vous transmettre leur connaissances.

La transmition se fait par des gens qui arrivent sur votre route. De vrais mentors vont prendre le temps de  vous observer et de sortir le meilleur de vous même.Ces personnes vont vous accorder de la confiance avant même que vous ayez confiance en vous-même. On devient alors capable de faire ce que l’on pensait impossible.

Le mentoring au coeur du projet Envi School

Pionnière du #digital, Catherine Barba est une serial entrepreneure qui s’investit depuis des années dans la promotion de la diversité. Elle prépare aujourd’hui le lancement de l’école Envi, projet majeur d’accompagnement de la transformation du travail en France.

Catherine Barba | Entrepreneure et fondatrice @EnviSchool

2. Apprendre en faisant, la méthode Montessori

Il n’y a rien de plus formateur que d’appliquer ce que l’on apprend immédiatement. Il faut passer de l’idée à l’acte, et apprendre en faisant. C’est le principe de la méthode Montessori.

L’accès à la connaissance n’est pas la chose la plus compliquée. On retrouve aujourd’hui de nombreuses ressources gratuitement (cet article en est un bon exemple.) Par contre, on manque de savoir-faire et de pédagogie pour structurer la mise en application de son apprentissage.

Il faut expérimenter et oser réaliser des actions pour apprendre. Il faut oser se tromper, recadrer, sans avoir peur de l’échec qui n’existe pas réellement. On progresse autant dans nos réussites que lorsque l’on obtient pas le résultat escompté.

On parle de muscler ses compétences par la pratique.

Pour apprendre, il faut accepter de faire table rase de nos apprioris, pour avoir un regard neuf sur un savoir nouveau.

L’apprentissage a un vrai rapport avec le développement personnel. La notion de plaisir est capitale. On doit apprendre pour se développer, et pas uniquement pour ne répondre qu’à des impératifs.

3. Apprendre par la transmission

“On maîtrise vraiment un sujet quand on est capable de le transmettre” (Agnès Alazard)

Quand on décide de transmettre son savoir, on doit forcément se questionner sur ses connaissances à ce sujet. Il faut chercher la meilleure manière de vulgariser un sujet, en le maîtrisant à 100%. On se pose alors les bonnes questions. Qu’est ce que je veux transmettre et comment je veux le transmettre ?

 

Nos apprenants vont eux aussi apporter leur raisonnement et leurs questions. Cela nous fait progresser dans notre compréhension du domaine que l’on enseigne. Les professeurs ont d’abord été des élèves, qui ont fini par développer l’envie de transmettre à leur tour leurs connaissances, avec leur propre pédagogie.

Transmettre a aussi un autre avantage : on montre de quoi on est capable et on légitime notre parole. C’est un important vecteur de confiance en soi, on se crédibilise tout en ayant l’opportunité d’échanger sur le sujet que l’on met en avant.

Bilan : l’ensemble des points énumérés ont plusieurs points communs. On doit faire appel à sa curiosité et son ouverture d’esprit pour enrichir ses connaissances. Egalement, On ne peut progresser véritablement si on reste seul. La dimension d’échange, de co-construction et d’apprentissage est intrinséquement liée au collectif. Enfin, un des points forts de la formation, c’est la prise de confiance qui s’accompagne de l’apprentissage. On limite le syndrome de l’imposteur, et on légitime son travail.

C’est à vous de jouer !

Pour obtenir d’autres conseils, rendez-vous sur notre chaîne Youtube ou sur le blog du freelance !

La team Café Freelance

BONUS : l’aide à la formation accessible aux freelances !

Le saviez-vous ? En tant que freelance, vous avez le droit à l’AGEFICE.

Il s’agit du Fonds d’Assurance Formation (FAF) du Commerce, de l’Industrie et des Services. Ce dernier assure la gestion des fonds issus de la collecte de la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP, perçue par l’intermédiaire des URSSAF ou la Sécurité Sociale des Indépendants) et le financement des formations pour les Chefs d’entreprise / Dirigeants non- salariés et leurs Conjoints collaborateurs ou Conjoints associés de ces 3 secteurs d’activité.

Pour bénéficier de cette aide, voici la démarche :Etape 1 : Vérifier sur votre attestation de contribution à la formation (CFP) que l’AGEFICE est bien votre fonds d’assurance formation (FAF) compétent. En sollicitant par exemple l’un des Points d’accueil pour vérifier s’il est ressortissant de l’AGEFICE.Etape 2 : Transmettre à votre Point d’accueil les éléments constitutifs de votre demande. Celle-ci doit impérativement être transmise au siège de l’AGEFICE avant le début de l’action de formationEtape 3 : Choisir votre formation et l’organisme va alors vous fournir le programme et la convention de formation.Etape 4 :Attendre l’accord de l’AGEFICE qui transmettra sa réponse par le point d’accueil.

Merci à Agnès Alazard pour avoir fourni ces informations sur la démarche pour bénéficier de l’aide !