On est saturé d’informations : boite mail, routine média, podcast … il y en a trop. On arrive à un point de saturation où c’est difficile de s’insérer dans le quotidien des gens. Il ne faut pas hésiter à en faire moins, faire plus court mais de meilleure qualité, et moins souvent”.
Laëtitia Vitaud, conférencière sur le Futur of Work pendant le Morning Café Freelance de février

Dans un quotidien rempli d’infobésité, il n’est pas facile de se faire une place en créant son contenu en ligne. Pourtant, nous avons tous des leaders d’opinion qui arrivent aujourd’hui à avoir une réelle identité digitale.

On vous rassure, pas besoin d’être le numéro 1 en ligne pour trouver des clients ou augmenter votre chiffre d’affaires. Vous devez cibler les bons réseaux et les bonnes personnes. On a demandé leurs meilleurs conseils à deux spécialistes du sujet : Caroline Mignaux et Shubham Sharma. retrouvez leur bio à la fin de cet article.

Profitez des 5 conseils pour être visible en ligne en 2023 quand on est freelance.

1. Définir ses objectifs en ligne quand on est freelance

Avant même de se lancer dans la création de son contenu pour être visible en ligne, il est essentiel de définir vos objectifs et vos cibles.

Est ce que vous souhaitez augmenter votre nombre de clients ? Montrer votre expertise avec une vitrine de votre travail ? Fédérer une communauté que vous souhaitez animer ? Vous pouvez avoir plusieurs objectifs, liés à des résultats (hausse du chiffre d’affaires, nombre de projets) ou plus qualitatifs (augmenter votre capital confiance, capital sympathie, etc.).

Attention, il vaut mieux éviter des objectifs quantitatifs sur vos contenus : nombre de likes, d’abonnés, etc. Privilégiez un contenu qui touche vraiment votre coeur de cible et que vous êtes capable d’animer sans que cela empiète trop sur votre temps de travail.

C’est la même chose pour vos cibles. Qui souhaitez-vous attirer et pour quelle raison ? On ne va pas s’adresser de la même manière à ses pairs qu’à ses clients. Idem pour les corps de métier. On ne s’adresse pas à des fleuristes de la même manière qu’à une entreprise qui travaille dans le bâtiment.

Nous vous conseillons donc de construire clairement vos objectifs. Vous pouvez vous inspirer de ce que vous voyez chez des personnes dont les contenus vous attirent. Il faudra certainement tester plusieurs pistes en fonction de :

  1. Ce qui vous convient le mieux et dans lequel vous prenez du plaisir,
  2. Ce qui est efficace pour vos cibles,
  3. Ce dans quoi vous êtes bon ou susceptible de progresser efficacement.

Shubham Sharma en parle dans le Morning : “Il faut définir en amont les règles de jeu, sinon on ne sait pas à quoi on joue. Si on ne fait pas ça, on va jouer au jeu du voisin et on sera toujours perdant”.

2. Quelle stratégie pour se lancer ?

Maintenant que l’on a défini ses objectifs, il est temps de mettre la main à la pâte.

Mais par où commencer ?

Le conseil de Caroline Mignaux est de ne pas se lancer à corps perdu sur tous les supports : site internet, réseaux sociaux, webinars, newsletter… Quand on débute, on ne peut pas être partout à la fois, encore moins quand on est freelance et que l’on doit mener la barque seul (dans un premier temps). On vous recommande d’ailleurs de travailler assez rapidement avec d’autres experts qui pourront vous aider à gagner du temps. Mais ça, nous en avons déjà parlé dans l’édition dédiée à la gestion de vos tarifs.

Sélectionnez un ou deux réseaux maximum sur lesquels vous pouvez vous impliquer davantage. En tant que créateur, trouvez un canal sur lequel vous vous sentez bien. Par contre, il faut également que vos cibles soient présentes dessus. En effet, communiquer est une excellente chose mais si personne n’est là pour vous écouter, vous allez perdre de l’énergie et du temps dans cet effort.

Dans un second temps, si vous souhaitez multiplier votre présence sur d’autres canaux, vous avez une option “simple” : le recyclage de contenu.

Exemple : vous avez rédigé un article de blog sur un sujet. Vous prenez quelques phrases clés que vous utilisez pour diffuser sur vos réseaux. Vous faites une courte vidéo dans laquelle vous développez une idée clé, que vous reliez à l’article et vice versa. Dans votre newsletter, vous l’incluez dans un encart pour lui donner de la visibilité et montrer votre expertise, etc. Avec un seul contenu, vous pouvez décliner le message sur chaque support et multiplier votre visibilité pour moins d’efforts.

Évidement au début, cela demande une certaine gymnastique. Chaque support possède sa manière de communiquer et il faut faire des ajustements.Avec une bonne méthodologie, vous parviendrez à être efficace pour décliner rapidement une idée sur différents supports.

3. Éviter les erreurs quand on débute

Shubham Sharma est aujourd’hui très visible sur son canal de diffusion principal : Youtube.

Son conseil pour débuter est le suivant : n’investissez pas tout dans le lancement d’un support avant de savoir s’il est fait pour vous. Vous n’avez pas besoin d’un micro à 500€ pour lancer votre premier podcast. Commencez simplement avec du matériel abordable.

La deuxième idée est de définir le sujet ou l’angle que vous allez adopter pour toucher vos cibles. Peut être que sur votre marché, il y a une thématique qui n’a pas été abordée. Peut être que la manière dont vous raconter votre sujet peut être singulière ou en tout cas peu exploitée. Trouvez l’angle qui vous différenciera de vos concurrents. Pour cela, renseignez-vous d’abord sur ce qu’ils proposent. Demandez à vos cibles le genre de contenu susceptible de les intéresser, ainsi que les raisons. Dans votre quotidien de freelance, vous êtes confrontés à différentes problématiques : vos missions, vos clients, votre organisation sont une source incroyable de contenu à exploiter.

Vous avez deux types de contenus : le contenu en mode “bande passante” et le contenu qui va rester. Le premier vous permet de progresser rapidement et de vous entrainer. LinkedIn est un bon exemple. Vos premiers posts ne seront certainement pas les meilleurs, mais bonne nouvelle : ils seront également vite remplacés par de nouveaux contenus. Vous avez donc plus facilement le droit à l’”erreur”. Inversement, certains contenus auront plusieurs vies et resteront sur la toile (une vidéo Youtube, un article de blog) Une actualité, ou des actions de votre part peuvent rapidement les remettre en avant. C’est une opportunité et cela permet le recyclage de contenu comme nous en avons parlé dans le point précédent.

4. Mon référencement en tant que freelance

Comment bien remonter dans les moteurs de recherche en 2023 ?

Caroline Mignaux conseille d’optimiser votre profil LinkedIn, même si vous n’êtes pas très actif sur ce réseau. En effet, votre “autority score”, c’est à dire votre capacité à remonter efficacement sur les moteurs de recherche, est très importante. Un profil LinkedIn bien renseigné pourra même passer devant votre site internet (pour ceux qui en possèdent un) 

C’est la même chose pour les sites internet. Nous vous recommandons également d’en avoir un pour remonter efficacement sur les moteurs de rechercher et maîtriser votre image de marque freelance. Même s’il s’agit d’un site vitrine sans objectif de vente, vous pourrez augmenter votre visibilité en ligne et améliorer votre référencement. Vous pouvez en profiter pour y inclure du contenu qui facilitera votre référencement, et permettra la liaison vers vos autres réseaux.

Pour finir, nous vous recommandons d’apparaître sur des recherches de mots-clés bien spécifiques. Être spécialisé dans un domaine en particulier vous aidera à remonter plus efficacement dans les recherches de vos cibles. Il existe des outils, comme Google Trends, qui vous aident à connaître les mots-clés utilisés pour rechercher un sujet. Appuyez-vous sur ce genre de données pour utiliser des mots-clés ayant un fort impact.

Réfléchir en termes d’interactions

Notre dernier conseil porte sur votre volonté, ou non, de vouloir échanger avec la communauté qui vous suit sur vos réseaux.

Aujourd’hui, il est recommandé de faire ce que l’on appelle du “Build In Public”. Il s’agit de créer une histoire autour de votre marque en vous impliquant et en exposant vos réussites et échecs. L’objectif est d’humaniser votre travail et de vous rapprocher de vos cibles en les impliquant. C’est une stratégie particulièrement adaptées aux indépendants car ce story telling fait aussi partie de ce qui vous permet de créer du lien avec vos clients.

Il est cependant possible de vous faire connaître sans pour autant créer des interactions fortes avec vos cibles. Cela s’applique si vous avez un site internet ou un autre format dans lequel vos clients viennent directement à vous en vous contactant. Tout le monde n’est pas à l’aise avec la gestion de communauté, et il est nécessaire que cela fasse partie de votre personnalité si vous souhaitez le mettre en place. 😉.

L’édito de Laëtitia Vitaud

Une newsletter pour faire grandir son audience et sa communauté

Je voudrais vous parler d’un moyen (parmi d’autres) pour être visible en ligne : la newsletter. Bien sûr, ça n’est pas pour tout le monde, déjà parce que c’est plutôt de l’écrit et qu’il faut avoir envie d’écrire. Ensuite parce que ça ne se prête pas à toutes les activités et profils. Mais je vais vous expliquer les avantages (et éventuels inconvénients) de la newsletter et dans quelles conditions, c’est un excellent moyen de créer sa propre Une !

J’ai lancé ma newsletter Laetitia@Work sur Substack assez tard : en décembre 2019. Vu que mon métier, c’est essentiellement d’écrire, ça faisait déjà quelques années que j’y pensais et qu’on me disait que je devrais en avoir une. J’ai hésité longtemps. J’avais deux blocages : le premier, c’était le côté un peu fastidieux d’outils comme Mailchimp (il faut paramétrer beaucoup de choses et passer beaucoup de temps à mettre en page et programmer) ; le deuxième et principal, c’était la peur de saoûler les gens en m’imposant directement dans leur boîte mails. J’y voyais un côté intrusif, gênant… Finalement, j’ADORE.

J’ai un peu moins de 4000 abonnés mais j’ai une relation privilégiée avec certains d’entre eux et il m’arrive tout un tas de belles rencontres (et projets professionnels) grâce à ma newsletter.

En un peu plus de 3 ans, j’ai compris 4 choses importantes que je vais partager avec vous :

1/ on est dans un univers d’infobésité de plus en plus saturé d’informations et la boîte mail des gens est inondée. Ils n’ouvrent ou ils n’ouvrent pas mais il faut que ça reste un plaisir. Il faut aussi ne pas hésiter à en faire moins : 1 toutes les 2 semaines / 1 par mois / moins de texte…

2/ les gens qui s’abonnent choisissent de s’abonner (et parfois choisissent de partir) et c’est mieux comme ça ! On ne s’impose pas dans leur boîte mail : ils choisissent de nous y inviter. Le jour où on n’est plus le bienvenu, on nous fait sortir. L’immense avantage de ça, c’est un niveau d’engagement plus fort, une relation plus intime.

3/ la newsletter, on peut y répondre ! Il y a un dialogue direct qui s’établit avec les lecteurs : avis, commentaires, suggestions, propositions, rencontres, et critiques bienveillantes… Les réponses que l’on reçoit sont riches d’apprentissages, d’opportunités et d’interactions singulières. Cela n’a donc rien à voir avec les commentaires de trolls sur les réseaux sociaux ou les commentaires de trolls sous les articles dans les médias !

4/ Ça se passe sans les réseaux sociaux. Qu’il y ait des changements d’algorithmes ou l’effondrement d’une plateforme, cela ne vous affecte pas. Les adresses emails des gens qui se sont inscrits seront a priori toujours là demain. Cela vous rend plus indépendant des plateformes et réseaux pour développer quelque chose de solide. En plus, vous avez les adresses mails ! Il ne faut jamais en abuser, évidemment (sinon vous les perdez), mais vous pouvez proposer des choses nouvelles et les solliciter quand vous abordez une nouvelle étape professionnelle.

Il y a 3 conseils que je pourrais donner à quelqu’un qui voudrait se lancer :

1/ Il faut que la newsletter ait une promesse précise. Que ça soit B2B ou B2C, elle doit apporter de la valeur à celui/celle qui la lit. (Cf infobésité)

2/ À priori, il vaut mieux privilégier les formats courts, même s’il y a toujours des exceptions quand on a des talents littéraires…

3/ Il est préférable qu’il existe une intersection avec ce qu’on fait en tant que freelance et/ou ce qu’on a à vendre. C’est beaucoup de travail donc si l’intersection n’est pas évidente, il faut que ça soit beaucoup beaucoup de plaisir parce qu’alors ça serait surtout un hobby.

Vous voulez plus de conseils pour être visible ? On a dédié une émission entière à ce sujet ! Pour en profiter, c’est par ici : https://youtu.be/8anbT_MgrBo. Merci à Caroline Mignaux, Shubham Sharma, Laëtitia Vitaud et Samuel Durand pour leurs précieux conseils !

N’hésitez pas à consulter nos nombreux autres articles pour apprendre comment gérer vos tarifs, fidéliser vos clients, gérer votre équilibre pro/perso et bien plus encore.

 

L’équipe Café Freelance.

Caroline Mignaux est Growth Marketer & CEO de Reachmaker. Sa passion : chasser les meilleures opportunités de croissance pour votre business !

Caroline Mignaux | Marketing Square

Shubham Shama | Expert Nocode