Quel a été ton parcours jusqu’à ton lancement en freelance ?

Je suis sortie en 2010 d’école de commerce après 3 ans d’alternance, et pendant 5 ans j’ai travaillé dans différents types d’entreprises sur des postes liés aux métiers du web. J’ai appris les compétences du web sur le tas, parce qu’à l’époque il y avait très peu de formation aux métiers du digital, mais ils commençaient à beaucoup recruter.

J’ai eu la chance de travailler directement avec des constructeurs automobiles, ça m’a permis d’apprendre beaucoup sur la relation client et la gestion de projet.

J’ai découvert aussi à cette période le télétravail, et ça me plaisait beaucoup, parce qu’au-delà du temps gagné en évitant le trajet, j’aimais bien travailler au calme, et je prenais ça comme une marque de confiance.

 

Pour quelles raisons as-tu décidé de te mettre à ton compte ?

Au bout de quelques années, suite à un changement d’employeur, j’ai commencé à m’ennuyer dans mon travail, à avoir de plus en plus de mal à accepter les contraintes d’horaires, le métro aux heures de pointe, le travail dans un environnement bruyant et devoir me plier à des méthodes que les autres choisissaient pour moi. En plus j’avais des difficultés à évoluer au niveau de ma rémunération.

Alors j’ai décidé de créer le poste qui me permettrait de m’épanouir, et j’ai profité d’une fin de période d’essai pour quitter le salariat en pouvant toucher les aides de Pôle Emploi. Pendant ma période de préavis, j’ai préparé mon lancement, et j’ai trouvé ma 1ère mission.

 

Comment as-tu eu l’idée d’aider des freelances ?

Quelques mois après mon lancement j’ai commencé à organiser tous les mois à Lyon en afterwork en partenariat avec Malt. On était début 2016, et il y avait peu de contenus sur internet pour aider les freelances.

Les personnes qui venaient à ces événements me posaient beaucoup de questions sur les aspects administratifs de leur activité, sur les méthodes pour trouver des clients et bien travailler avec eux, sur les étapes à suivre pour se lancer.

Assez rapidement, j’ai été contactée par des gens que je ne connaissais pas, mais à qui on avait conseillé de se mettre en relation avec moi, et ça me prenait du temps de répondre individuellement à tout le monde, alors j’ai eu l’idée de créer un blog et une chaîne YouTube pour partager des contenus qui pourraient aider le plus grand nombre.

 

Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat ?

La 1ère chose que je conseille c’est d’oser !

J’accompagne beaucoup de freelances dans leur démarrage, qui regrettent d’avoir trop pensé aux risques et pas assez aux avantages, et finalement ils auraient aimé le faire avant.

Mon 2e conseil, ce serait de préparer le démarrage. Pour ça, il y a beaucoup de ressources aujourd’hui qui permettent de se rendre compte de la réalité du quotidien d’un freelance, il y a plein d’événements qui permettent de rencontrer des indépendants, donc il ne faut pas hésiter à aller échanger avec les gens, et aussi se faire accompagner sur cette étape de leur activité.

Pour finir, je dirais que ceux qui réussissent leur démarrage, c’est ceux qui ont défini une vraie stratégie pour trouver des clients à court-terme et qui n’ont pas peur de devoir faire de nouvelles choses comme créer du contenu ou faire de la prospection.

 

N’est-il pas trop dur de gérer son temps personnel et son temps de travail en tant que freelance ?

C’est sûr qu’il faut être quelqu’un d’organisé, car déjà à l’intérieur de notre activité de freelance on a plusieurs jobs : assurer nos missions bien sûr, mais aussi communiquer, travailler notre réseau, échanger avec les prospects, gérer l’administratif, se former, faire de la veille, etc. Donc il faut savoir prioriser et trouver une organisation dans laquelle on est à l’aise et qui nous permet de respecter nos échéances sur tous les pans de notre activité.

En ce qui concerne la séparation pro et perso, c’est parfois difficile au départ car quand on travaille de chez soi on perd vite l’habitude d’être à la maison sans être en train de travailler.

Ce sont souvent des contraintes extérieures qui nous aident à mieux cloisonner : quand on vit avec quelqu’un qui est salarié, ou qu’on a des enfants, ou des engagements comme un entraînement 2 fois par semaine avec une équipe. Quand on en a pas, à nous de nous fixer nos horaires, car c’est important de savoir couper si on veut tenir sur le long terme.