Tout d’abord, peux-tu nous expliquer ton parcours ?

Je m’appelle Santo, j’ai 25 ans et j’ai fait des études d’ingénieur en informatique. À la sortie de mes études, j’ai été embauché en tant qu’assistant à la Faculté Polytechnique de Mons en Belgique. J’y ai fait des recherches sur l’entrepreneuriat et j’ai enseigné le marketing, l’entrepreneuriat et l’innovation.

Assez vite, je me suis rendu compte que cela n’était pas fait pour moi. Principalement à cause de la partie recherche qui ne correspond pas à ma personnalité. J’aime l’action et la diversité, ce qui n’est pas en accord avec la recherche qui demande beaucoup de patience et de réflexion.

Dès lors, je me suis mis à travailler sur un projet entrepreneurial en-dehors de mes heures. Petit à petit, ce projet a pris de plus en plus de place dans ma vie et est devenu ce qu’il est aujourd’hui.

Pourquoi as-tu décidé de créer ton entreprise ?

Avec le recul, je me rends compte que je ne me la suis jamais vraiment posée. Au moment où il est devenu clair à mes yeux qu’il fallait que je fasse autre chose de ma carrière, je me suis directement tourné vers l’entrepreneuriat. J’aurais pu chercher un autre emploi ou chercher des missions en freelance mais cela ne m’a même pas traversé l’esprit !

Déjà pendant mes études j’avais développé un goût prononcé pour l’entrepreneuriat grâce aux projets et à mon stage. D’ailleurs, de 2016 à 2019 avec deux amis on avait développé une plateforme d’aide à la réussite que l’on avait déployé dans notre faculté. Notre objectif était d’en faire un business une fois nos études terminées. Cependant, au moment venu, nos visions n’étaient plus alignées et nous avons arrêté. C’était une chouette expérience où j’ai appris énormément.

Cette envie d’entreprendre a logiquement joué en faveur de mon choix de me consacrer à un projet d’entreprise. D’autres facteurs sont sûrement entrés en jeu. Comme par exemple le fait que j’avais l’habitude de travailler beaucoup pendant mes études. Une fois arrivé dans le monde du travail et ses 38h/semaine, j’avais l’impression d’avoir beaucoup de temps libre. Je me suis dit qu’il serait intéressant d’en rentabiliser une partie pour développer un projet qui me tenait à cœur.

À la sortie de mes études, je me disais que j’avais fait une erreur en étudiant autant pour obtenir une belle mention car peu d’employeurs y prêtent vraiment attention. Maintenant, je me rends compte que c’est grâce à cette habitude que j’ai pu lancer mon projet en dehors de mes heures. Je travaillais beaucoup, avec une organisation assez stricte, pour atteindre un objectif fixé plusieurs mois voire années à l’avance. Cela ressemble à l’effort qu’il faut fournir pour monter sa boîte. Au final, il y a des liens entre entreprendre et faire des études !

Pour ce qui est du projet en tant que tel, il a évolué au fil du temps mais dès le début mon objectif était clair : aider les freelances à se lancer et à développer leur activité.

Je suis proche des freelances, tant dans ma personnalité : envie de liberté, de travailler sur des choses que j’aime, d’approfondir mes compétences ; que dans mes relations. J’ai plusieurs amis freelances et j’ai assez rapidement trouvé leur quotidien super intéressant.

Les freelances sont des personnes passionnantes qui vont à contre-courant du modèle classique pour construire leur propre carrière en travaillant sur des projets qui les intéressent vraiment. On peut devenir freelance pour un ensemble de raisons, et toutes sont très louables.

Il a suffi de quelques discussions avec des freelances pour que je me rende compte que j’avais envie de les aider à atteindre leurs objectifs. Bien plus que des objectifs professionnels, les freelances ont des objectifs de vie. J’aime cette façon de faire : mettre son boulot au service de sa vie privée et pas l’inverse.

Aujourd’hui, la mission d’aider de plus en plus de freelances à développer leur activité et à atteindre la vie qu’ils veulent m’anime et me motive à me donner à 200% au quotidien !

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ta société ?

Bien sûr ! Weavve part du constat que les freelances ont en réalité deux métiers.
Leur premier métier est celui qu’ils prestent chez leurs clients, celui dans lequel ils excellent et qui leur permet de gagner leur vie. Leur second métier est la vente : chercher de nouveaux prospects, les suivre, les relancer, les convaincre, négocier, entretenir la relation client, etc.

Les freelances choisissent de se lancer dans l’aventure passionnante du freelancing pour leur premier métier et n’ont pas le choix que d’exercer aussi le second. La vente est indispensable pour trouver de bonnes missions mais la plupart des freelances n’y sont pas formés voire n’aiment pas ça !

Weavve est donc né pour aider les freelances à professionnaliser leur suivi commercial afin de convaincre plus de prospects intéressants à leur faire confiance. Il ne s’agit pas d’une app de formation, mais bien d’un assistant qui vous accompagne au quotidien.

L’app vous aide à améliorer votre suivi de prospects, à prévoir vos prochaines actions (notamment les relances), à visualiser très simplement vos performances commerciales et vous donne des conseils personnalisés pour vous aider à conclure plus de deals.

Même une personne qui n’y connait rien à la vente peut prendre en main Weavve et progresser rapidement.

L’app est disponible sur iOS et Android.

Comment t’organises-tu pour gérer ton temps professionnel/personnel ?

Bonne question ! Quand on monte sa startup on a souvent tendance à travailler de nombreuses heures sans trop regarder. J’ai plusieurs règles pour éviter une surcharge de travail.

D’abord il faut savoir que je travaille 7 jours sur 7. Cela pourrait être vu comme un point négatif, mais en réalité c’est un rythme qui me convient bien. Je pense qu’il est très important de bien se connaître pour bien organiser son temps de travail.

On pourrait se poser la question de pourquoi la plupart de gens travaillent 5 jours sur 7. En réalité, cet horaire est hérité des révolutions industrielles et du passé chrétien de nos pays. Quand on y regarde de plus près, le modèle 5 jours de travail part du principe qu’il est logique de travailler beaucoup pendant 5 jours puis de récupérer pendant 2 jours afin de bien reprendre la semaine suivante. Mais pourquoi ne pas étaler différemment le temps de travail et de repos ? En réalité, pour un indépendant qui monte sa société et qui travaille majoritairement de chez lui, peu de choses différencient un samedi d’un mardi ou d’un jeudi. Je m’organise donc pour concentrer mon travail aux plages horaires où je suis efficace et me reposer aux moments où j’ai juste envie de penser à autre chose.

J’ai un horaire assez fixe d’une semaine à l’autre avec des pauses prévues à des moments déterminés. Ces moments sont consacrés à passer du temps avec ma fiancée, ma famille ou mes amis.

Aussi, j’essaie de ne jamais travailler après 20h. Une fois que j’ai arrêté, je ne pense plus du tout au travail, je me coupe de tout : email, LinkedIn, … Cela me permet d’avoir du temps pour moi et mes proches.

De même sur le temps de midi, j’ai remarqué que travailler dans l’heure qui suit mon repas de midi ne servait à rien. J’y suis peu productif et je prends de mauvaises décisions. J’ai donc l’habitude de prendre des longues pauses sur le temps de midi pour faire des choses qui me plaisent et reprendre le boulot avec le bon mental.

Je suis cependant conscient qu’une fois que j’aurai des employés je ne pourrai plus garder ce rythme. Ils ne souhaiteront pas travailler tous les jours de la semaine, et c’est bien normal ! Mon objectif sera de leur donner la liberté suffisante pour qu’ils puissent organiser leur travail au mieux, un peu comme je le fais à l’heure actuelle. En plus d’avoir la mission profonde d’aider les freelances à se lancer et à progresser, j’ai aussi l’objectif de créer un environnement de travail très agréable, tourné vers l’humain et où chacun peut s’épanouir et évoluer.

Et enfin, quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Tout d’abord je dirais d’essayer de bien se connaître. Il est indispensable de savoir ce qui vous anime dans la vie avant de vous lancer. Pour ma part, je sais que ce qui m’anime c’est la liberté et le fait de travailler sur quelque chose qui me plait et qui a du sens à mes yeux.

Si votre seule motivation pour vous lancer dans l’entrepreneuriat est de devenir riche, laissez tomber. Il y a des moyens beaucoup plus simples de faire de l’argent, comme prendre un job.

Croyez-moi, si mon seul objectif était d’avoir de l’argent, j’aurais arrêté Weavve depuis bien longtemps. Avant de se lancer on pense tous que cela sera facile et qu’on gagnera très rapidement notre vie. Et bien ça ne se passe jamais comme ça.
Selon moi, il existe une règle universelle : tout est toujours plus complexe et prend toujours plus de temps que ce que l’on imagine avant de le faire. Cela vaut pour tout !

Il faut le savoir car si votre motivation profonde n’est pas assez forte que pour braver les difficultés et pour tenir dans le temps, alors cela ne marchera pas. Monter une startup est un marathon et non pas un sprint. C’est tout sauf un sprint.

Mon deuxième conseil est de commencer petit. Par le passé, j’ai plusieurs fois essayé de démarrer des projets que j’ai arrêtés dans la semaine, la journée, voire dans l’heure ! Pourquoi ? Parce que je commençais par des tâches trop difficiles ! L’effort était trop grand et mon cerveau me suppliait d’arrêter.

Pour Weavve, j’ai fonctionné tout à fait différemment. J’ai commencé par des tâches simples et courtes. Par exemple, le premier soir où j’ai travaillé sur Weavve, j’ai simplement imprimé des canevas sur des feuilles A3. Cela m’a pris 30 minutes. Le deuxième jour je me suis mis à compléter un des canevas, cela m’a pris une petite heure. Petit à petit j’ai haussé le rythme, mais j’ai commencé petit !

En réalité, j’ai “hacké” mon cerveau en utilisant le principe de cohérence. C’est un principe de psychologie sociale qui dit que tout humain a tendance à agir de façon cohérente avec ses actes précédents. Dans mon cas, après avoir imprimé les canevas, quoi de cohérent que de les compléter ? Puis d’en faire un maquette pour ensuite la montrer à des personnes pour avoir du feedback ? Voilà que le tout s’enclenche. Une semaine plus tard, il était devenu impensable pour moi d’abandonner.

Je conseillerais aussi deux livres dont peu de personnes parlent. Ce ne sont pas des livres inspirationnels, mais bien des guides.

Le premier c’est “The Mom Test” de Rob Fitzpatrick. Il s’agit d’un livre assez court et très agréable à lire qui explique comment bien interviewer des clients potentiels au tout début de son projet. Souvent les jeunes entrepreneurs utilisent des questions telles que “Combien seriez-vous prêt.e à payer ?” ou encore “Êtes-vous intéressé.e par mon produit ?”. Dans le livre, l’auteur vous expliquera pourquoi il ne faut surtout pas poser ces questions.

Le deuxième est “Testez vos idées business” d’Alexander Osterwalder et David J. Bland. Il s’agit d’un guide qui reprend une cinquantaine d’expériences que vous pouvez réaliser pour tester votre idée de business. Cela va du dessin sur une feuille, à l’interview client, au prototype cliquable en passant pour les publicités facebook ou le test du concierge. À lire pour démarrer ! Et même pour après !

En espérant que cela aide !

 

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