Alors que les cadres disposent d’un marché du travail en développement, ils sont de plus en plus nombreux à perdre confiance en leur secteur et leur hiérarchie. D’après un baromètre UGICT-CGT et Secafi, ils seraient désormais 45 % à compter davantage sur eux-mêmes plutôt que sur les syndicats ou leur direction. Pour cette raison, le travail indépendant semble correspondre plus que jamais aux cadres en reconversion. La liberté apportée par le statut leur permet de mieux répondre à des besoins personnels et professionnels.  

Les difficultés rencontrées par les cadres

  Si l’étude pointe que pour 44 % des cadres, l’évolution de leur profession a été positive ces dernières années, 48 % estiment que celle-ci a stagné. Et surtout, seul un tiers des travailleurs pensent que la tendance est au beau fixe pour l’avenir. Les raisons de ce manque d’optimisme viendraient, selon l’étude, d’une multitude d’horizons :
  • Un manque de reconnaissance professionnelle, symbolisée par la rémunération. Pour 56 % des personnes interrogées, celle-ci est en inadéquation avec leur charge de travail, leur degré d’implication dans l’entreprise et leur temps de travail.
 
  • Les difficultés rencontrées par l’évolution professionnelle. 52 % des cadres s’attendent à une stagnation de leur carrière dans les années à venir, et 13 % à une régression. Parmi ces dégradations, on trouve une augmentation de la charge et du temps de travail, qui influencent de plus en plus la vie personnelle.
 
  • L’incapacité de leurs représentants à défendre les cadres. Seuls 7 % comptent d’abord sur leur direction pour les défendre. Ce chiffre est de 13 % pour les avocats et de 27 % pour les syndicats. 45 % des travailleurs estiment devoir dans un premier temps se défendre eux-mêmes.
  L’étude note également des différences entre les secteurs. Les cadres du secteur public sont davantage touchés que ceux du privé.   La co-secrétaire générale de l’UGICT-CGT, Marie-José Kotliki, a par ailleurs souligné que l’insatisfaction était « davantage marquée pour les femmes ». « Il y a un vrai ras-le-bol des femmes cadres aujourd’hui », a-t-elle déclaré.  

Le freelancing comme solution aux problèmes des cadres

   De plus en plus de personnes se tournent vers l’activité indépendante, qui recensait 2,7 millions de Français en 2016. Les freelances sont nombreux à affirmer que leur passage du salariat au freelancing leur a permis de résoudre certains des problèmes cités ci-dessus. Concernant la représentation du travailleur, cela va de soi : le freelance est seul responsable devant son client. Étant donné que c’est ce qu’estiment déjà une proportion de cadres, le statut semble adapté à la situation actuelle. Des solutions permettant de rebondir après un échec existent pour les indépendants. Les freelances ont également affirmé leur capacité à gérer leurs vies personnelle et professionnelle. 43 % disent faire le choix de travailler tous les week-ends, et 52 % ont affirmé s’être imposés au moins une semaine de déconnexion en 2018. Il en va de même pour la question de la rémunération. Bien que le prix demandé soit généralement fixé par le freelance lui-même, 44 % se sont dits confiants pour l’année 2017. En outre, les diverses charges que ne subissent pas les freelances contrairement aux salariés permettent de rendre cette solution plus attractive. De nombreux cadres font le choix aujourd’hui de se tourner vers le travail en indépendant, car celui-ci leur permet de répondre à leurs inquiétudes. Celles-ci sont de différentes natures et trouvent toutes leurs réponses dans l’entrepreneuriat.  

Les points-clés à retenir sur les cadres et leur avenir :

 
  • Les cadres sont inquiets concernant le futur de leur secteur d’activité. Ils ont moins confiance en leur hiérarchie, et ne croient pas à une évolution positive de leur carrière.
  • Le freelancing, de son côté, continue d’avancer : 2,7 millions de personnes avaient déjà choisi ce statut en 2016.
  • Le freelancing apporte des réponses à la plupart des interrogations des cadres. C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux ont dès lors entrepris leur reconversion.