Il y a quelques jours, je vous ai proposé un petit concours autour d’Instagram, histoire de vous aider à découvrir et utiliser ce service. L’un des participants s’appelle Sylvie Clément, salariée d’une même entreprise plus de 20 ans, maman de 5 enfants, et aujourd’hui créatrice d’un site Internet autour des listes.
D’abord, qui es-tu, et que fais-tu ?
Je m’appelle Sylvie Clément et j’ai 45 ans. Je suis ingénieure de formation, et mère de 5 enfants qui ont déjà bien grandi. Je crée des sites web depuis 15 ans autour de mes passions diverses (les voyages en Norvège, les familles nombreuses, les jeux en ligne), parce que dès l’arrivée d’internet, j’ai su que c’était un moyen formidable de partager nos expériences.
Côté emploi, j’ai travaillé pendant plus de 20 ans dans une grande entreprise, où j’ai introduit les compétences web, créé un site pro pour les 30 000 marchands de journaux français, et géré des outils collaboratifs d’entreprise.
Il y a un an, j’ai décidé de me lancer à mon compte pour créer les sites web dont j’ai envie, et faire en sorte de les monétiser suffisamment pour en vivre. Un challenge pour moi qui ai toujours créé mes précédents sites dans une optique non commerciale !
Tu étais salariée il y a encore peu de mois. Comment s’est passée la transition de salariée à entrepreneure ?
Comme un énorme soulagement. La décision fut difficile à prendre après tant d’années, et d’attachement à mon employeur, mais je n’en pouvais plus des frustrations liées au statut de salarié, surtout dans une entreprise en crise, qui allait de plan social en plan social. Les budgets de communication et ceux liés aux outils de collaboration étaient réduits à néant, et mes propositions, mes envies, ne pouvaient plus aboutir à rien.
Ensuite, ne plus avoir de temps de transport en travaillant chez moi fut un grand changement, de même que ma disponibilité pour aller chercher mon petit dernier à l’école ! J’ai pris quelques mois pour souffler, pour prendre mon virage en douceur, réfléchir à mon projet.
Etant partie dans le cadre d’un plan de départ PSE, j’ai pu bénéficier d’un accompagnement par un consultant en création d’entreprise, puis je me suis rapprochée de ma CCI, j’ai adhéré à une association de femmes entrepreneures de ma région (la Seine-et-Marne), je participe régulièrement à des rencontres entre startupeurs, gens du web, etc… Bref, je suis loin de rester chez moi ou de faire des projets irréalistes.
Ce qui est le plus surprenant au départ, et ce qui me plaît le plus en même temps, c’est de devoir toucher à tout ! Technique, finances, design, graphisme, juridique, communication, infrastructure, marketing, commercial : plus personne n’est là pour me dire comment faire ou me fournir un service clé en main. Hormis à faire appel à un prestataire, bien sûr, ce que j’ai fait pour la création de mon logo. Mais même là, la relation est différente de celle entre deux services d’une entreprise. Au début, j’ai eu quelques instants de doutes à me demander vers quoi je m’embarquais, même si j’avais déjà des compétences assez variées. Mais c’était, et c’est toujours, aussi très excitant. Je suis très curieuse de nature, j’adore apprendre, donc c’est vraiment stimulant.
Aujourd’hui, tu as lancé et développé un service Web et une communauté autour des listes. Pourquoi ce thème ?
Parce qu’en tant que mère de famille nombreuse qui travaille, on m’a sans arrêt demandé depuis des années : “Mais comment fais-tu ? Tu dois être super organisée !” Je ne suis pas très organisée de nature, mais j’ai bien dû m’adapter, en effet !
Je me suis donc intéressée depuis longtemps, pour ma vie pro comme ma vie perso, aux méthodes d’organisation, et entre autres au plus simple des outils en la matière : la liste. La to-do liste des choses à faire, la liste des courses, les listes de cadeaux, les check-listes pour partir en vacances…
J’ai testé quantité d’outils en ligne sur la gestion de listes, car il en existe beaucoup, mais principalement orientés to-do. Ce sont des outils assez vides, qui ne guident pas l’utilisateur. La particularité de mon site ListoLabo est de fournir à la fois un outil de gestion de listes, des articles de conseils, et un aspect communautaire de partage de listes : le fond et la forme, l’outil et le contenu, dans un esprit très pragmatique. Je désire aussi dans les prochaines évolutions privilégier l’approche “papier”, développer des fonctions d’impression sympa, proposer des kits prêts à imprimer, (voire de la papeterie dans le futur).
Et les listes, dans ton quotidien d’entrepreneure, comment les utilises-tu ?
J’ai des listes sur tout 🙂 Bien qu’étant hyper connectée, j’aime le papier, je l’avoue. J’apprécie la liste sur ordinateur pour différents cas :
- tout ce qui est réutilisable, les check-listes que j’imprime quand j’en ai besoin,
- les listes contenant des adresses url,
- les listes d’idées à long-terme (idées cadeaux, idées de voyages, idées de projets).
Par contre, la plupart de mes to-do listes sont sur un cahier. Pour griffonner plein de choses dessus, pour pouvoir y mettre de la couleur, surligner, cocher de différentes façons. Pour en garder trace, aussi.
Quels conseils pourrais-tu nous donner au niveau de la gestion de nos listes de To-do ?
Je pense qu’il faut en avoir pas mal de différentes. Je les distingue d’abord par thème : par projet pro, pour la maison et famille, pour soi… Par horizon, ensuite : une liste des choses à faire dans le mois, une pour la journée, et une plus vaste de choses à faire “un jour”.
Il faut arriver à ne rien omettre, c’est vital pour se vider l’esprit, pour prendre un peu de recul, et puis c’est bien de noter ses envies les plus farfelues aussi. Mais en même temps, il ne faut pas faire face chaque jour à une montagne de choses à faire : ce n’est ni efficace ni motivant !
Il faut donc plusieurs niveaux de listes. Une fois par mois, on fait un tri dans ses projets pour créer sa liste (réaliste) pour le mois à venir, et chaque jour on pioche dans cette liste-là. On y ajoute les petits trucs du quotidien (prendre un rendez-vous médical par exemple, ou tondre la pelouse… ). Et comme je le disais plus haut, le cahier, c’est bien pour garder une trace de ce qui a été fait, faire des bilans, s’auto-féliciter…
Mais bon, à chacun ses méthodes ! Je crois vraiment qu’aucune méthode ne fonctionne de la même façon pour chacun. Il y a des trucs, des astuces, des idées, dans lesquelles chacun doit piocher ce qui lui correspond. C’est pour ça que j’ai appelé mon site ListoLabo : c’est à chacun de faire ses propres expériences, et de se concocter ses propres recettes !