Céline Graciet est freelance, et travaille en Angleterre où elle propose ses services de traduction de l’anglais au français depuis son espace de coworking à Brighton. Le coworking, Céline connaît donc bien. Je lui ai donc demandé quelques conseils pour aider les freelances qui souhaiteraient explorer cette voie.

“J’ai découvert le coworking il y a presque six ans, après cinq années de travail solitaire qui m’ont amenée au bord du désespoir et de la folie. Bon, j’exagère un peu, mais à peine. J’ai donc décidé de m’installer dans l’un des très rares espaces de coworking qui existaient à l’époque, et ça a été la meilleure décision de toute ma carrière. Depuis, j’en ai essayé cinq différents, avec des succès variés, et cela m’a amenée à formuler quelques conclusions sur la manière de tirer le meilleur parti de ces bureaux partagés :

Se connaître soi-même

Il est important dès le départ de se faire une petite psychanalyse perso et de répondre à plusieurs questions (mes réponses entre parenthèses). Est-on flexible (pas tellement) ? Sociable (oui) ? Peut-on tolérer un environnement parfois bruyant (ça dépend) ? Est-on prêt à changer ses petites habitudes (oui) ? Pour moi, les “oui” l’emportant de justesse sur les “pas trop sûre”, j’ai foncé. Je n’avais pas trop le choix à l’époque, alors je me suis installée dans le seul espace proposé à Brighton et j’ai eu la chance de me retrouver dans un environnement formidable. En revanche, quand j’ai dû chercher un bureau lors de mon retour à Brighton il y a 5 mois, après une parenthèse de deux ans à Leeds, le choix était beaucoup plus fourni et j’ai éliminé d’office un espace très populaire, mais beaucoup trop axé sur les échanges et le réseautage à mon goût : je sais maintenant que j’ai besoin d’un minimum de calme pour travailler.

Déterminer ses besoins

Chaque espace de coworking a sa culture propre, et il est important d’en choisir un qui répond à ses besoins. Veut-on y passer cinq jours par semaine ? Un peu moins ? Accès exclusif ou accès flexible ? Le plus important pour moi est d’être entourée de freelances plutôt créatifs et chaleureux. À Leeds, je me suis retrouvée dans un premier bureau très peu utilisé par les autres locataires, qui travaillaient surtout dans le secteur financier : pas génial pour quelqu’un qui aime le contact et les personnalités un peu originales, idéal pour les personnes qui ont besoin de calme. J’ai déménagé dans un second espace proposant un accès flexible et beaucoup plus animé, mieux adapté à mes besoins, et j’y suis restée jusqu’à la fin de mon séjour dans le nord du pays.

Le bon choix

Une fois qu’on a défini l’espace idéal et qu’on pense l’avoir trouvé, il faut s’assurer qu’on fait le bon choix. Posez toutes vos questions importantes lors de la première visite pour éviter les mauvaises surprises par la suite : quelle est l’ambiance générale ? Dans quels secteurs travaillent les autres coworkers ? Le bureau a-t-il tendance à être calme ou bruyant ? Que stipule le contrat de location ? Quelle est la durée du préavis ? Qu’est-ce qui est compris dans le prix (Internet, ligne téléphonique, boissons chaudes, salle de réunion, imprimante/télécopieur, etc.) ? Si possible, je recommande d’y passer une ou deux journées avant de signer un contrat afin de le tester.

Partir du bon pied

Vous avez fait votre choix, signé le contrat et installé votre matériel dans votre nouvel espace de travail. Si la personne responsable ne vous a pas présentée aux autres, armez-vous de courage et faites un petit bonjour à vos nouveaux camarades. Proposez un pot après le boulot (c’est l’un des grands plaisirs du travail en bureau, après tout !) pour faire connaissance. Si le bureau est grand et si certaines personnes n’y sont pas régulièrement, envoyez un email à tous les occupants pour vous présenter. Timide ou pas, vous vous sentirez beaucoup plus à l’aise dans un endroit où tout le monde connaîtra au moins votre nom. Ensuite, tout est question de souplesse et d’adaptation.

Si c’est une aventure qui vous tente, je vous encourage à vous lancer. Je me suis fait des amis pour la vie, mes “collègues” me soutiennent pendant les moments difficiles, m’aident quand j’ai des problèmes techniques, sont là pour me conseiller en cas de dilemme de freelance et sont toujours prêts à faire le mur pour aller s’amuser pendant les périodes creuses !